Covid 19 : CONTRIBUTION DE LA COMMISSION MER ET LITTORAL
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État des lieux

Dans notre système d’économie mondialisée, le transport maritime international est capital (90% des marchandises sont transportées par la mer).  Pour éviter les pénuries en tout genre ( sanitaire, alimentaire…), le rôle des marins durant cette période de crise sanitaire est encore plus essentiel.

Dans le cadre de cette pandémie, la question du gigantisme, à des fins économiques, des navires de commerce (fret ou passagers par milliers), sur équipés électroniquement, gros pollueurs, est aussi en première ligne. On voit bien que la préoccupation majeure ne porte pas sur les marins, à effectif minimal, dans des conditions, notamment sociales, basiques (convention maritime internationale de 2006), mais sur les marchandises et les passagers, source d’enrichissement. Certains marins sont enfermés dans ces boîtes gigantesques (+ de 25 000 conteneurs), emprisonnés, pour ne pas dire condamnés, car des États s’octroient un droit de vie ou de mort selon leur bon vouloir, en ouvrant ou en fermant leur accès, alors que des marins sont touchés par la pandémie. Selon les sources syndicales, un million de marins sont en situation compliquée pour des questions de fermetures de frontières ou blocage de ports ou quarantaine…

 

Points de vigilance

Le milieu maritime  (Armateurs et syndicats) demandent des tests pour que les gens de mer ne soient embarqués en présentant un risque pour l’équipage.Protéger les marins c’est rendre obligatoire les tests.

Par ailleurs, assurer la sécurité des marins c’est aussi prendre en compte leur avitaillement (nourriture, médicaments, eau, masques, lunettes..).Et pour se faire, aucun navire ne doit être empêché d’accoster pour avitaillement..

Autre problème identifié : certains marins, souvent provenant d’Etats pauvres, sont empêchés de rapatriement et bloqués dans certains ports (la priorité est donnée aux touristes).

La commission Mer et Littoral d’EELV demande un droit à « quarantaine » payé par l’employeur pour éviter qu’un marin rentrant en congé ne contamine sa famille.

Quant au tourisme littoral : les oiseaux qui arrivent sur nos côtes en ce moment pour la période de reproduction doivent probablement trouver ces territoires paradisiaques avec une multitude inhabituelle de plages, etc, où s’installer = effets positifs – transitoires à minima- en matière de biodiversité et de qualité du milieu marin liés à la crise sanitaire :

-baisse d ‘activité économique, baisse des pollutions telluriques (même si de nouvelles peuvent apparaître)

-baisse d’activité à la pêche : un répit pour certains stocks ?

-absence de fréquentation touristique des milieux littoraux sensibles : un moment de répit pour l’avifaune ? Quelles leçons allons nous en tirer ?

 

Après la crise quel modèle de transition ?

Les modalités de prise en charge des marins lors de ce genre de crise interroge sur le régime de sécurité sociales des marins (ENIM pour la France).

Il est temps de revoir notre modèle de commerce mondial qui mène à l’absurdité. Cela passe, notamment par la taille des navires, leur mode de propulsion, etc.

Nous devons dénoncer inlassablement les pavillons de complaisance, qui entre dans cette économie parallèle de la maximisation des profits avec les paradis fiscaux. On retrouve ainsi en premier lieu le Panama. En la matière, ce n’est point d’une transition dont nous avons besoin mais d’une rupture.

Certains coûts ne sont pas pris en compte, ce qui ne facilite pas la relocalisation de l’économie maritime, pourtant si importante dans la crise actuelle. Il ne s’agit pas seulement des coûts à la source (production, pollution, exploitation) mais aussi au travers de ses moyens de transports, de la protection des gens de mer, dont l’origine est souvent de pays pauvres tel que les philippines.

Se pose la question des impacts à venir dès la fin du déconfinement. Nous devons y être attentifs. Par exemple, le déconfinement interviendra probablement avant la fin de la saison de reproduction de nombreuses espèces d’oiseaux, cela risque d’être une hécatombe.

Cette situation soulève une question : comment encourager les gens à vivre des expériences de nature (nécessaires à la construction d’un attachement à cette nature) tout en la respectant ! Cette expérience si nécessaire pour bâtir un autre monde, celui que nous appelons de nos vœux, résilient et attentif au respect de la vie.