Communiqué de presse d’EELV du 4 septembre 2019
Les 5, 6 et 7 septembre prochains, Brest accueillera la 17e réunion des parlementaires du G7 pour parler de la mer, de la gouvernance des océans, du climat et de l’énergie.
L’océan joue un rôle primordial dans la régulation du climat. Son réchauffement a des conséquences directes et visibles : acidification causant la mort de coraux dont un demi milliard de personnes dépendent pour leur nourriture, disparition du plancton pourtant à la base de la chaîne alimentaire et producteur d’oxygène ou encore augmentation du niveau marin.
Les pays du G7 ont le devoir et la responsabilité d’agir pour mettre fin à ces dommages causés par les activités humaines sur le milieu naturel marin. Nos modes de production, d’échange et de consommation mondialisés détruisent les écosystèmes marins, avec 30% des stocks de poissons surexploités, et causent de lourds dégâts sur nos littoraux, comme cela est le cas, notamment, chaque année avec les algues vertes en Bretagne ou encore les sargasses aux Antilles.
La préservation, ou plutôt la reconquête de la qualité de nos eaux, est indispensable pour la santé des écosystèmes, pour un grand nombre d’activités économiques, ainsi que pour notre alimentation en eau potable. Alors que le gouvernement français aborde sa rentrée en repeignant sa devanture de vert, EELV attend de ce sommet des actes forts.
Les océans et les mers sont encore trop souvent considérés comme des espaces économiques et non pas comme des espaces naturels sensibles. Pour preuve, les Zones Économiques Exclusives (ZEE), mises en oeuvre et renforcées depuis la convention de Montego Bay en 1982, continuent de les accaparer. À ce jour, près de 40 % des océans et mers sont des ZEE, à tel point que certains pays comme la Chine font de la surenchère pour obtenir des ZEE en construisant des îles artificielles afin d’acquérir un « droit » d’exploitation économique dans la bande des 200 miles. La nature n’est pas une marchandise. Il y a trois jours, s’est clôturée la troisième session des négociations de l’ONU sur un traité pour les océans. Il a notamment pour objectif la création de réserves marines protégées dans les eaux internationales. Ces négociations sont un nouvel échec. Cela démontre le manque de volonté politique de certains chefs d’États pour qui l’océan reste un espace à exploiter plutôt qu’à protéger. Nous attendons de véritables engagements.
La multiplication des phénomènes de submersion et l’élévation du niveau marin représentent un danger croissant qui aura également un impact significatif sur les grandes puissances économiques avec des risques accrus d’inondations et de violentes tempêtes.
Il est donc essentiel que les États se préparent et anticipent ces phénomènes, non seulement en adaptant leurs territoires à l’érosion, mais également en anticipant les déplacements de populations en quête de terres non immergées ou immergeables. En effet, l’élévation du niveau marin entraînera, de fait, un grand nombre de réfugiés climatiques.
Après avoir soutenu les revendications de Bloom contre la pêche en eaux profondes, EELV s’inquiète du traitement réservé aux grands fonds. Ces espaces, qui font partie des plus méconnus de notre planète, sont l’objet de convoitises, notamment pour les terres rares qu’ils pourraient contenir. Plutôt que d’être considérés comme un nouvel espace de prédation (minières et autre), c’est leur connaissance et leur préservation qui doivent être nos priorités.
Les mers et océans sont une source de vie abritant une biodiversité rare et vitale. À l’heure de la prise de conscience de l’urgence climatique, l’enjeu de ce G7 des parlementaires doit être de les préserver à tout prix.